Les passants sur son chemin
Soulèvent leurs galures,
Le chien lui lèche les mains
Sa présence rassure.
Voyez cet enfant qui beugle,
Par lui secouru,
Et comme il aide l'aveugle
A traverser la rue.
Dans la paix de son jardin
Il cultive ses roses;
Monsieur est un assassin
Quand il est morose.
Il étrangle son semblable
Dans le bois d'Meudon
Quand il est inconsolable,
Quand il a l'bourdon.
A la barbe des voisins
Qui le trouvent sympathique,
Monsieur est un assassin,
Je suis son domestique,
Et je classe le dossier
Sous les églantines,
Je suis un peu jardinier
Et je fais la cuisine.

Il étrangle son prochain
Quand il a le cafard,
Allez hop! Dans le bassin
Sous les nénuphars.
Et je donne un coup de balai
Sur les lieux du crime
Où il ne revient jamais,
Même pas pour la frime.
Sans éveiller les soupçons,
Aux petites heures
Nous rentrons à la maison,
Je suis son chauffeur.

Car sous son air anodin,
C'est un lunatique,
Monsieur est un assassin,
Chez lui c'est chronique.
Il étrangle son semblable
Lorsque minuit sonne,
Et moi je pousse le diable,
Dans le bois d'Boulogne.
Le client dans une valise
Avec son chapeau,
Prendra le train pour Venise
Et un peu de repos.

Il étrangle son semblable
Dans le bois d'Meudon
Quand il est inconsolable
Quand il a le bourdon.
A la barbe des voisins
Qui le trouvent sympathique,
Monsieur est un assassin.
Je suis son domestique.

Vous allez pendre Monsieur,
Je vais perdre ma place,
Vous allez pendre Monsieur,
Hélas ! Trois fois Hélas !
Mais il fallait s'y attendre
Et je prie Votre Honneur,
Humblement, de me reprendre
Comme serviteur,
Et je classerai ce dossier
Sous les églantines,
Je suis un peu jardinier
Et je fais la cuisine.

[Thomas Fersen]

"Vous, chênes, héritiers du silence des bois,
Entendez les soupirs de ma dernière voix."

"Songes qui, sans tromper par une vanité,
Dessous un voile obscur montrent la vérité."

[Pierre de Ronsard]

"Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au soleil,
A point perdu cette vesprée
Les plis de sa robe pourprée
Et son teint au vôtre pareil."

[Pierre de Ronsard]

"La vertu dans le monde est toujours poursuivie,
Les envieux mourront, mais non jamais l'envie."

[Molière]

Il était une fois Moi. Une fois 6 ans. Une guerre.
L'homme me souris. Il m'aime, et ses yeux pétillent de cette flamme qui n'est propre qu'à lui. Attisée lorsqu'il rit; vacille un instant, comme prise de remords, mais se redresse bien vite, pleine d'orgueil, pour briller de nouveau.
Atteindre 1000 points, et on gagne le lot. 1000 points papa ?
Et c'est ainsi. Et c'est facile.
Les journées sont longues. Je m'ennuie un peu, tout seul, mais je n'ose pourtant le dire. Car viens le soir, soir étoilé, piste aux "étoiles jaunes", où ce clown rayé illumine mon horizon de ses promesses.
Nous sommes en tête. 1000 points papa ?
Et c'est ainsi. Et c'est facile.
Je ne vois pas tout. Je ne comprends pas. Pas en âge, pas en âge. Ils brûlent tous dans des fours ! Pas en âge... Alors, étourdie d'enfandises, je plonge dans l'imagination de cet homme sans une question, aussi avide que la Mort tournant au dessus de nos os. Mais c'est quoi la Mort ? 1000 points papa ?
Et c'est ainsi. Et c'est facile. Et je ne vois pas.
Monts et Merveilles m'ouvrent les bras sous ses récits, trésors dans sa tête, trésors dans la mienne. Il m'aime. Il m'entoure et me protège, jusqu'au silence absolu. Mais le clown tarde à revenir, il doit jouer. Jusqu'au silence absolu.. Absolution. Pardon de n'avoir su comprendre...
Quelques rafales, quelques balles, pas mille ! non, cinq, juste cinq petits trous au creux de mon père, cinq petits poisons au creux de mon coeur. 1000 points papa ?
1000 points et un sourire,
5 balles et un clin d'oeil...
L'oubli de la Barbarie pour les yeux d'un enfant, le pari de rire de l'Horreur.
1000 points d'amour, 1000 points gagnés dans un jeu qui se nommait la guerre.
Mais hélas ! Nul besoin de jouer...
Juste 1000 points, rien d'autre ne compte.
Et c'était ainsi. Et c'était facile. La vie était belle...

"Déploie ton jeune courage, enfant; c'est ainsi qu'on s'élève jusqu'aux astres."

[Virgile]

Peur, peur des douleurs, hideur, hauteur des coeurs.
Attire, attire ma ire, te lire, assouvir et subir.
Pense, pense l'ignorance, immense, et lis mes sens.
Coeur, ton coeur m'écoeure, corps des liqueurs.

Pense que ton coeur attire ma peur.

"Voir c'est savoir, vouloir c'est pouvoir, oser c'est avoir."

[Alfred de Musset]